L’histoire d’un jeune… raconté par son coach, Hubert

J. a 17 ans quand je le rencontre avec son éducatrice dans le foyer Jean Cotxet. Il vit dans une famille d’accueil avec deux autres jeunes. Il est “pudique, introverti, rigoureux et sérieux”, comme il le dit lui-même. Il est en classe de 3ème dans un lycée des métiers à Paris, et a pour objectif de s’inscrire en CAP l’année suivante. Il a réussi à obtenir un stage de 15 jours en plomberie qu’il a apprécié car il aime bricoler. Il souhaite trouver une alternance l’an prochain.

J. est attiré par le métier de couvreur, car c’est un travail technique, à l’extérieur et en hauteur. Comme il y a peu d’annonces et d’écoles pour ce métier, je l’aide à réfléchir à des alternatives qui lui plairaient également, pour avoir plus de chances de trouver. Après réflexion il choisit : plaquiste, menuiserie, électricité. Je suis impressionné par sa réactivité. On élabore un beau CV intégrant la lettre de motivation (un seul document d’une page, car il a juste fait un stage), que l’on adapte à chaque métier. Nous communiquons régulièrement sur ses recherches et je lui fais des suggestions, ce qui l’aide à améliorer son français et à bien s’exprimer. Je tiens régulièrement son éducatrice au courant ; comme moi elle apprécie sa combativité. Nous l’encourageons en le félicitant pour ses efforts. Pour s’inscrire au BAC PRO il doit passer des entretiens pour prouver sa motivation, tout comme il en passera avec des employeurs potentiels. On planifie donc des RV pour l’entraîner à un entretien en face à face, l’aider à s’exprimer, poser des questions, manifester sa motivation. Il passe son temps à poster son CV sur les sites, déterminé à trouver. Finalement il reçoit un appel d’une petite entreprise pour faire de l’entretien sanitaire, via Parisjobs où il avait posté son CV.

Après un test réussi de 2 jours, le patron, séduit, lui propose un contrat d’apprentissage de 2 ans pour faire des réparations en plomberie-chauffage s’il va vite signer son contrat avec l’école Pro Installation Sanitaire, ce qu’il fait aussitôt. En parallèle il doit obtenir son 1er passeport de nationalité congolaise puis demander son titre de séjour. Finalement, ces 2 années se sont bien passées, il a fait en sorte de ne jamais décevoir. Content, il me tenait régulièrement au courant. Il a obtenu son CAP de plomberie et prépare désormais son BEP, il a reçu son titre séjour renouvelable et perçoit l’Aide Sociale à l’Enfance pour son logement. Dès son arrivée en France, seul, il a fait face à son avenir et a tout fait pour avancer rapidement, avec détermination. Je suis impressionné par son parcours.